Vous trouverez les étapes nécessaires et suffisantes sur la manière de montrer qu’un ensemble est un sous-espace vectoriel avec des exemples pratiques.
Sous-espace vectoriel
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Soit V, un espace vectoriel non vide muni d’une opération interne appelée addition ⊕ et d’une opération externe appelée multiplication * d’un élément de V par un scalaire (nombre réel) et W, un sous-ensemble non vide de V (W ⊆ V).
On dit que W muni des mêmes opérations que V, est un sous-espace vectoriel de V si et seulement si, pour tout élément u et v ∈ W, et pour tout scalaire r ∈ R, on a :
– (u ⊕ v) ∈ W (Stabilité par addition)
– (r * u) ∈ W (Stabilité par multiplication)
Remarque:
Il faut prendre note que u et v sont des éléments de W et ne sont pas toujours forcément des vecteurs. Tout dépend des caractéristiques des éléments de l’ensemble W.
Par exemple :
– si W, un sous-ensemble non vide de Rn, alors u et v sont deux vecteurs de Rn.
– u et v sont deux polynômes de degré n si W représente un sous-ensemble de Pn(x)(ensemble polynômes de degré n).
– si W est un sous-ensemble non vide de Mnxm(ensemble de matrices de dimension nxm), alors u et v sont deux matrices de dimension nxm.
Vous l’aurez compris, les vecteurs u et v représentent les éléments de W, qui représente soit un ensemble de vecteurs, de polynômes, de matrices, de fonctions ou un ensemble quelconque.
Ici, nous allons montrer à l’aide d’un exemple typique comment montrer qu’un ensemble W est un sous-espace vectoriel de V.
- Analyser, comprendre et interpréter la nature des éléments de W
Avant de démontrer que W est un sous-espace vectoriel de V. Il faut d’abord comprendre la nature des éléments de W et les interpréter.
Dans notre exemple, W représente l’ensemble des vecteurs de R3 qui peuvent s’écrire sous la forme (x,0,y). En d’autres termes, l’ensemble W représente tout simplement l’ensemble des vecteurs de R3 à trois composantes donc la deuxième composante est nulle. - Vérifier si l’élément nul de V appartient à l’ensemble W.
L’ensemble W est un sous-espace de V s’il contient l’élément nul de V. Un élément nul O d’un ensemble est l’élément tel qu’en l’additionnant à tout autre élément de l’ensemble, on obtient le même élément (u + O = u). Par exemple, dans R2, l’élément nul est O=(0,0). Dans l’ensemble M1×2, l’élément nul est O=[0 0]. Réfléchissez un peu sur l’élément de nul de P2(x) (O= 0 (la constante nulle)).
Si on arrive à montrer que Ov ∈ W , on passe à l’étape suivante. Sinon, on conclut que W n’est pas un sous-espace vectoriel de V.
Dans notre exemple, l’élément nul de V=R3 est Ov=(0,0,0). Il faut donc d’abord vérifier si Ov ∈ W. Ici, le vecteur Ov=(0,0,0) appartient bien à W car, la deuxième composante du vecteur Ov est nulle. D’où l’importance de l’étape 1. - Montrer que l’ensemble W est stable par addition c’est-à-dire que (u ⊕ v) ∈ W
Pour montrer la fermeture de ⊕ (Stabilité de l’addition), il suffit premièrement de prendre deux vecteurs distincts u et v appartenant à l’ensemble W et possédant les caractéristiques de cet ensemble. Deuxièmement, il faut additionner les deux vecteurs et montrer que le résultat de cette addition est un élément (ici un vecteur) de l’ensemble W qui possède ses caractéristiques.
Si on y arrive, on passe à l’étape suivante. Sinon, on conclut que W n’est pas un sous-espace vectoriel de V et on le prouve par un contre-exemple.
Dans notre exemple, on pose u=(x1, 0, y1) et v=(x2,0,y2). u et v appartiennent bien à W puisque leurs deuxièmes composantes sont nulles. On va donc essayer de prouver que la somme u+v est un vecteur qui appartient aussi à W c’est-à-dire que la deuxième composante du vecteur u+v est nulle. - Montrer que l’ensemble W est stable par multiplication c’est-à-dire que (r * u) ∈ W
Pour montrer la fermeture de * (Stabilité de la multiplication), il suffit de prendre un vecteur u de W et un scalaire r. Ensuite, il faudrait montrer que le vecteur r*u est un élément de l’ensemble W qui possède ses caractéristiques.
Si on y arrive, on passe à l’étape suivante. Sinon, on conclut que W n’est pas un sous-espace vectoriel de V et on le prouve par un contre-exemple.
Dans notre exemple, on pose u=(x1, 0, y1) et r ∈ R. u appartient bien à W puisque sa deuxième composante est nulle. On va donc essayer de prouver que le produit r*u est un vecteur qui appartient aussi à W c’est-à-dire que la deuxième composante du vecteur r*u est nulle. - Conclure si W est un sous-espace vectoriel de V
Si les étapes 2 à 4 ont été toutes vérifiées, alors l’ensemble W est un sous-espace vectoriel de V.
En d’autres termes, si:
– Ov ∈ W
– (u ⊕ v) ∈ W
– (r * u) ∈ W
Alors, on conclut que W est un sous-espace vectoriel de l’ensemble V.
Si l’une des étapes ci-dessus n’est pas vérifiée, on conclut que W n’est pas un sous-espace vectoriel de V. Dans ce cas, il faut montrer en prenant un exemple qui est faux (contre-exemple).
Dans notre exemple, puisque chacune des étapes ci-dessus était vraie, alors on peut donc dire que W est un sous-espace vectoriel de V.
Conseils et astuces sur comment montrer qu’un ensemble est un sous-espace vectoriel
- Un sous-espace vectoriel est aussi un espace vectoriel.
- Un ensemble est un sous-espace vectoriel si cet ensemble est stable par addition et par multiplication
- Il est très important de bien comprendre les caractéristiques des éléments d’un ensemble.
- Pour justifier que W n’est pas un sous espace vectoriel de V, il faut donner un contre-exemple
- L’addition ⊕ n’est pas forcément l’addition usuelle et dépend de la façon dont elle a été définie pour l’ensemble
- La multiplication * n’est pas toujours celle usuelle et dépends de la façon dont elle a été définie pour l’ensemble
- Consultez la vidéo explicative sur comment montrer qu’un ensemble est un sous-espace vectoriel